Sociologie et anthropologie du droit
Dossier thématique : Points de vue croisés
Anguilla viaticum : l’anguille européenne, voyageuse convoitée objet de complexités éco-ethno-juridiques
- Anatole Danto
Research fellow, anthropologue
Université de Tartu, département d'anthropologie - Inalco, Centre de recherces Europes-Eurasie
- L’anguille européenne, Anguilla anguilla, selon la taxonomie scientifique occidentale contemporaine, est un poisson grand migrateur, diadrome, et, plus particulièrement, catadrome (ou thalassotoque, c’est-à-dire qui se reproduit en mer, et effectue une majeure partie de son cycle de vie au sein des eaux continentales, à l’inverse des anadromes, ou potamotoques). L’anguille présente en Europe se reproduit en plein Atlantique occidental. Puis ses larves, portées par les courants marins, atteignent les côtes de l’Atlantique oriental, de l’Afrique du Nord à la Scandinavie, se transforment en stade civelle, et pénètrent dans le réseau hydrographique continental par les estuaires, deltas, marais saumâtres et divers exutoires. Elles effectuent leur cycle de vie adulte dans ces eaux, avant une nouvelle migration : arrivées à maturité pour se reproduire, elles empruntent le chemin inverse, quittant les eaux intérieures lors de la dévalaison (ou avalaison), remigrant vers l’Atlantique.
- Cet article se propose de filer la métaphore du voyage autour de l’anguille, depuis ses cycles naturels jusqu’aux interventions anthropiques qui la concernent. Il s’appuie, notamment, sur un travail ethnographique au long-cours la concernant, en tant qu’entité autre-qu’humaine, comprenant des phases d’enquête immergée auprès d’elle, et des humains qui lui sont reliés (pêcheurs, scientifiques, communautés locales, etc.). Il questionne également l’évolution des régimes normatifs applicables à l’espèce et à sa pêche.
I. Le voyage naturel et ses compréhensions humaines : un mystère à percer
- De tous temps, les cycles migratoires des espèces animales ont constitué un objet d’intérêt pour les communautés humaines qui en dépendent. Les cycles d’échelles locales ou régionales ont été parmi les premiers à être décrits finement, grâce à des emprises territoriales restreintes. A l’inverse, les « grandes » migrations, concernant des échelles macro (continents, hémisphères, voire planète entière), n’ont été comprises que plus tardivement pour certaines. Quelques espèces faunistiques ont longtemps résisté, dont l’anguille européenne fait partie. On supputait, jusqu’à tout récemment, qu’elle se reproduisait, et donc naissait en mer des Sargasses depuis quelques siècles. Ce n’est que tardivement qu’une confirmation scientifique vint valider cette hypothèse. Mais l’interrogation sous-jacente à son origine est à l’œuvre dès l’époque antique, en Grèce et à Rome1. Ainsi, le philosophe Aristote se questionne-t-il sur les origines de l’anguille, émettant une hypothèse d’origine locale. De la même manière, Pline l’Ancien se confronte au sujet, lui aussi partisan d’un certain localisme reproductif dans les cours d’eau européens. Les nombreux et différents stades de vie de l’anguille lui donnent des apparences physiques variées, que les communautés de pêcheurs décrivent avec force de vocabulaire vernaculaire : anguille blanche, anguille jaune, anguille argentée, etc.2. Sa parenté avec d’autres espèces est fréquemment discutée (comme l’indique son étymologie, la rattachant aux espèces de la famille des serpentiformes). Le mystère entourant une partie de son cycle de vie, à savoir sa phase reproductive, engendre un questionnement pluriséculaire. Cette phase invisible devient petit à petit, aux yeux des personnes qui cherchent à la décrire, une phase forcément extra-européenne, nécessitant donc un voyage de la part du poisson, et pas n’importe quel voyage : un voyage vers une destination inconnue, avec une temporalité, elle aussi inconnue.
- Pour tenter de résoudre cette énigme, un volet d’études scientifiques s’y consacre aux alentours du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Portés par les évolutions scientifiques en biologie marine et en océanographie, par le développement de la science embarquée, et par l’expansion des stations marines et autres laboratoires maritimes, de nombreux chercheurs, notamment européens, vont ainsi s’impliquer fortement dans l’identification de cet incertain voyage, réalisant, pour ce faire, eux-mêmes de nombreux voyages, scientifiques ceux-là. C’est le moment des expéditions, embarquées sur différents navires, qui réalisent tout un ensemble de stations de prélèvements. C’est le cas, par exemple, du danois Johannes Schmidt3, qui apparaît comme l’un des premiers descripteurs du cycle biologique de l’anguille européenne, suivant de près deux italiens, Grassi et Calandruccio, qui émirent l’hypothèse d’une origine marine de l’anguille4. Schmidt, après moult recherches et plusieurs expéditions nautiques au cours desquelles il capture de nombreuses larves anguillères, statue sur une origine des anguilles en provenance de la mer des Sargasses. Ce qui ne sera confirmé scientifiquement qu’en… 20225.
- Ce voyage dans l’espace se double ainsi d’un voyage dans le temps de la science, qui a accompagné une controverse millénaire autour des origines de l’anguille, et de son cycle biologique à travers les eaux douces et salées. L’on sait désormais que l’anguille européenne se reproduit en Atlantique occidental, autour de la mer des Sargasses. Les larves issues des pontes suivent alors les courants marins, notoirement le Gulf Stream, et se retrouvent distribuées sur les côtes européennes, avant d’évoluer du stade leptocéphale au stade civelle, puis de débuter la migration vers les bassins-versants. Et d’entamer, quelques décennies plus tard, le chemin inverse, en dévalant les cours d’eau en direction de l’Atlantique. Ce double voyage aller et retour surexpose l’animal, selon ses stades, aux pressions tant naturelles qu’anthropiques.
II. Le forçage viatique : impossible contrôle du cycle, prémices biopolitiques et repeuplement
- La controverse entourant le cycle de vie de l’anguille est à corréler à un inconnu scientifique : on ne connaît pas bien la reproduction anguillère, et l’on sait encore moins comment la contrôler. Parallèlement, l’anguille européenne, poisson gras à forte valeur, fait partie intégrante du bestiaire halieutique du Vieux continent et, à ce titre, elle constitue aussi un objet de recherche dont se saisissent de nombreuses disciplines6. Sa chair est appréciée aux tables des gourmets, et sa pêche est une assurance certaine de revenus importants pour les pêcheurs7, ce qui contribue à une pression de pêche forte. En parallèle, d’autres menaces pèsent sur l’anguille, comme les pollutions, les ruptures aux continuités écologiques qui obèrent ses possibilités de voyage, l’anguille devenant alors une migrante empêchée8. Les populations d’anguille européenne s’érodent, puis s’effondrent durant le XXe siècle9. Les remontées de terrain (pêcheurs, scientifiques, communautés locales…) engendrent une prise de conscience par les pouvoirs publics, qui vont tenter de réguler la pression de pêche. Une riche et dense réglementation va alors naître, qui apparaît également comme disparate, peu efficiente, et mal adaptée à la problématique10, générant des conflits locaux, régionaux, nationaux, voire européens11, et une incapacité à régler le problème de fait12.
- Parallèlement à ces tentatives réglementaires de sauvegarde de l’espèce et de préservation de ses stocks, l’ingénierie (notamment publique) est mobilisée pour tenter de contrôler la reproduction de l’anguille, grâce à des procédés techno-scientifiques qui demeurent à découvrir. S’inspirant d’autres plans de préservation d’espèces grandes migratrices amphihalines, comme pour le saumon atlantique (Salmo salar) ou l’esturgeon européen (Acipenser sturio), l’on expérimente afin de reproduire de manière contrôlée l’anguille européenne et élever ses larves. Les échecs se multiplient. Une parade est trouvée : à défaut de domestiquer complètement l’anguille, l’on va faire du repeuplement, que l’on sait gérer.
- Les pouvoirs publics incitent ainsi à dépeupler un endroit pour en repeupler un autre. Les prémices d’une biopolitique13 adaptée à l’anguille se mettent en place à travers l’Europe, visant à contrôler la population de manière holistique. Cycle impossible à contrôler, parade toute trouvée : le repeuplement, pratiqué dès les années 1900-192014, prend son essor dans la seconde moitié du XXe siècle, notamment depuis la France, à destination de l’Ibérie, de l’Europe orientale et septentrionale, de l’U.R.S.S., ou de l’Italie. Un « forçage viatique » se met en place : l’humain force la migration, en repeuplant les cours d’eau desquels l’anguille disparaît, au prix de grandes manœuvres, déplaçant des tonnes d’anguilles à travers les bassins-versants européens non connectés naturellement15. Ces actions sont aussi soumises à différentes controverses(16, 17), face à ces migrations forcées, et à des cycles naturels, qui se retrouvent, eux, empêchés par différentes activités anthropiques. Par ailleurs, les effets concrets de cette politique se font encore attendre à l’échelle du continent18, et l’action publique globale dédiée à l’anguille, navigant entre politique publique de la biodiversité et politique publique des pêches, est critiquée pour ses rétro-actions non anticipées sur certains pans du socio-écosystème 19, notamment sociaux et économiques 20.
III. Le voyage illicite : migrations orientales au détriment des migrations occidentales
- L’effondrement de la population anguillière en Europe n’a pas comme effet direct une baisse de la demande21. Animal emblématique de nombreuses gastronomies locales du continent européen22, l’anguille, sa pêche et sa cuisine, représentent un patrimoine culturel vivant encore parfois bien ancré au sein de certains terroirs23. Les mesures réglementaires visant à restreindre la pression de pêche ont ainsi eu un double effet. Le premier effet est la poursuite des pratiques de pêches « traditionnelles » ou « ancestrales », au sein de certains territoires, par une partie des catégories de pêcheurs se retrouvant exclues des droits de pêche. C’est, par exemple, le cas, en France métropolitaine, des pêcheurs amateurs de civelles qui, en 2006, sont interdits de pratique. Dans les faits, les pouvoirs publics ont pu observer une perpétuation de ce type d’activité par certains. L’on touche ici un éminent problème d’anthropologie juridique, avec une lecture duale du « droit » de pêche, entre la communauté de pêcheurs et le législateur : qui a le droit de pêcher, au-delà de ce qui est indiqué par le texte nouvellement entré en vigueur ? Une portion de la communauté s’abrite en effet derrière un droit de pêche ancestral, intergénérationnel, que le régulateur ne pourrait pas remettre en cause24, et donne naissance à la figure presque « bonhomme » du braconnier local25, parallèlement à certaines communautés locales, qui se voient restreintes dans l’exercice de leurs droits de pêche ancestraux26.
- A l’inverse, une autre forme de braconnage naît parallèlement à cette première figure : celle du braconnage issu de la criminalité organisée. Suivant l’adage de « tout ce qui est rare est cher », plusieurs réseaux s’emparent en effet de l’anguille comme objet marchand lucratif, le trafic représentant des millions, voire des milliards d’euros. Les différentes politiques publiques, nationales et communautaires, ont en effet institué une interdiction d’export hors de l’Union européenne, contribuant à l’émergence d’une forme de « criminalité verte »27. Dans le même temps, plusieurs catégories de pêcheurs sortent des catégories autorisées à pêcher l’anguille (amateurs maritimes, amateurs fluviaux sur les stades civelles et argentées…), les calendriers de pêche se réduisent, les sites de débarquement sont limités, un quota annuel est fixé, comprenant 60% des prises à réserver au repeuplement, etc., ce qui, là encore, permet activement l’émergence d’un juteux trafic, depuis les eaux européennes, et notamment françaises, à destination de zones de consommations intra-communautaires (Ibérie par exemple)28, mais aussi et surtout extra-communautaires avec, en premier lieu, l’Asie29. Un deuxième type de voyage forcé apparaît alors pour l’anguille européenne : le voyage illégal, à destination du marché asiatique. Les eaux européennes deviennent une zone d’extraction, au profit de centres de consommations orientaux, détournant d’autant les anguilles de leur migration de retour : la dévalaison vers l’Atlantique ouest30.
IV. Oppositions patrimoniales : controverses à l’œuvre et incompréhensions ethno-juridiques
- L’inflation normative consacrée à l’anguille apparaît durant les premières décennies du XXIe siècle. Toutefois, une autre inflation est observable : celle des démarches de patrimonialisation des pratiques de pêche traditionnelles à l’anguille, engageant ainsi l’espèce encore plus en avant dans une controverse ancrée dans la dichotomie Nature-Culture31, de manière assez classique. Des tensions vives apparaissent au sein des territoires de pêche et au-delà, opposant conservation de la nature et conservation de la culture, dans une négation du lien, logique, quasi-symbiotique, reliant l’espèce à sa pêche : si l’espèce disparaît, la pratique de pêche inféodée s’éteint également. Ces tensions se retrouvent exacerbées par le non-recouvrement des populations historiques en Europe, et par la stagnation, si ce n’est l’augmentation, des autres pressions, notamment anthropiques (braconnage en premier lieu, mais aussi ruptures aux continuités écologiques, pollutions, destruction des habitats, productions hydroélectriques…). La mise en œuvre des politiques publiques « en silo » concourt à cet état de fait : d’un côté, la biodiversité (l’anguille et ses habitats) est de mieux en mieux protégée, notamment par les institutions de conservation de la Nature, ou celles édictrices de normes environnementales, d’un autre côté, le patrimoine vivant (pratiques de pêche, gastronomie) et matériel (engins de pêche, navires) l’est également, s’appuyant sur les institutions culturelles et patrimoniales. Il en résulte ce que certains observent comme une « mésadaptation » du droit32, conduisant à poser une mauvaise question : doit-on préserver la pêche ou l’espèce pêchée ?, alors même qu’une réflexion dépassant la dichotomie Nature-Culture pourrait chercher à préserver concomitamment la pratique de pêche pour ses valeurs culturelles, notamment au sein de certaines communautés locales de pêcheurs particulières, et l’espère pêchée33.
- Force est cependant de constater que les éléments normatifs issus des champs patrimoniaux et culturels sont, globalement, de construction plus récente que ceux issus du champ environnemental. Par ailleurs, l’ensemble de ces champs est modelé par des évolutions et des injonctions qui, dans ces domaines, apparaissent pour beaucoup comme supranationales, avec un décalage important en termes chronologiques. Les discussions ayant trait au développement durable (et ce qui s’en suit), puis leurs traductions normatives, sont en partie issue de mouvements internationaux, qui s’outillent pour ce faire grâce à des organes et conventions, dès les années 1970. Le patrimoine vivant, quant à lui, suit un schéma similaire, mais à partir de la fin des années 1990, voire des années 2000, avec, donc, un certain décalage, préjudiciable sur le plan des traductions dans les différents droits, dans l’organisation de la gouvernance, et dans la connaissance et la mobilisation des normes à bon escient. De même, le poids réglementaire du champ culturel apparaît comme plus faible que le poids normatif du champ environnemental, ce qui se retrouve également dans les décisions des juridictions, et les lectures judiciaires et analyses juridiques qui ont présidé à ces décisions34 (ceci prévalant évidemment dans une vision dichotomique de l’application des droits nationaux et communautaires en Europe continentale contemporaine, et qui peut être discuté par différentes approches du droit, en consolidation ou émergentes, à l’image des « droits de la nature », « droits des communs », « droits des générations futures », « droits culturels », « faisceaux de droits », etc.), de même qu’au sein des systèmes de « gouvernance » contemporains sur ces sujets35.
V. Une reconfiguration contemporaine « à tâtons » des régimes normatifs ?
- Une première bascule contemporaine est ainsi observable au sujet de l’anguille et de sa pêche, portée par un verdissement des politiques publiques, mais aussi par un constat partagé par toutes et tous d’effondrement des stocks d’anguille européenne, aujourd’hui quasiment relictuels. Cette première bascule est passée d’un régime normatif purement « halieutique », à un régime mêlant « halieutique » et « préservation de la biodiversité », dans un enchevêtrement de règles supranationales, nationales et infranationales régulant l’exploitation du poisson. Depuis quelques années, une seconde bascule est à l’œuvre, intégrant petit à petit une complexité patrimoniale et culturelle à une équation déjà compliquée. Cette seconde étape a été en partie amenée par les considérations grandissantes apportées aux droits des populations autochtones, qui, par certaines percolations, servent également des revendications juridiques portées par diverses communautés locales (regroupées alors sous le vocable onusien d’IPLC : Indigenous peoples and local communities)36, ou aux patrimoines vivants (à l’image de la Convention Unesco de 2003 pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel). Cela permet depuis quelques années à différentes parties de se saisir des possibilités offertes par ces pluralités de droits potentiels, pour faire reconnaitre ou établir des droits de type coutumiers, localement37. Pour le moment, ces démarches n’ont pas eu de répercussions concernant la pêche à l’anguille en France.
- Cela pose ainsi la question d’une reconfiguration des régimes normatifs à l’œuvre, qui se cherche encore, et oscille entre différentes orientations, en fonction des à-coups politiques et judiciaires, et de la mise en avant et la valorisation soit de droits affirmés comme coutumiers, soit de droits contemporains de l’environnement, qui s’avèrent parfois avérés, parfois mythifiés ou supposés, et dont la reconnaissance vient ralentir, voire obérer, une part des changements nécessaires. Ces changements, devenus effectivement impératifs au regard de l’effondrement de la population d’anguille, et de la disparition de nombreuses pratiques de pêches associées, pour certaines véritables fondements identitaires des communautés de pêcheurs, peuvent trouver inspiration dans les propositions d’acteurs variés. Ces derniers, à l’image des anguilles, cherchent à voyager sur une voie réconciliant Nature et Culture38, et invitent à « autochtoniser » l’anthropocène39, à profiter de l’autre qu’humain qu’est l’anguille pour reconnecter les humains aux eaux et à leurs occupants40, ou à reconsidérer, selon d’autres approches du droit, les entités naturelles et culturelles, à l’appui du concept de personnalité juridique, par exemple au sujet de la mer des Sargasses41. Ces travaux réflexifs permettent d’appréhender l’anguille, les pêcheurs et leurs pratiques inhérentes comme un tout, partie intégrante d’un même ensemble socio-écosystémique42, et à observer ces interrelations particulières, construites sur le temps long43. Cette fabrique des droits du futur permettra, peut-être, de préserver les voyages de l’anguille.
Mots-clés : anguille, Europe, migration, pêche, voyages
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