Dossier thématique : Points de vue croisés

Le chat et le culte de la déesse égyptienne Bastet

  • Emanuele Casella
    Docteur en Egyptologie, Laboratoire AOROC, UMR 8546
    CNRS-Université Paris Sciences Lettres

La déesse égyptienne Bastet a toujours intrigué les savants et les profanes, notamment en raison de son apparence féline, entrant dans l'imaginaire collectif comme symbole de la religion égyptienne. Cependant, l'évolution iconographique de cette divinité et de son culte va de pair avec la domestication du chat et l'introduction de ce félin dans la société égyptienne.

Cet article vise à décrire les principaux aspects du culte de la déesse Bastet en Égypte et son lien étroit avec le chat (et les félins en général) d'un point de vue rituel et social. Nous analyserons également comment les Grecs et les Romains sont entrés en contact avec cette déesse et ont diffusé son culte dans la Méditerranée.

Les premiers témoignages de la déesse Bastet remontent au III millénaire av. J.-C. et montrent la divinité sur un trône avec la tête léonine tenant un sceptre en forme de papyrus dans la main ; cette image léonine est étroitement liée à celle de Sekhmet puisque les deux divinités sont considérées par les Égyptiens comme les deux faces d'une même médaille: d'un côté Bastet, divinité bienveillante et protectrice, et de l'autre Sekhmet, dangereuse et destructrice1.

Cette dualité est à la base de la théologie égyptienne, comme en témoigne le célèbre mythe de la « Déesse Lointaine » où Sekhmet, fille de Râ, est chargée de punir l'humanité par son père qui empêchera plus tard l'extermination de la population par la lionne vorace grâce à la tromperie de la bière teintée en rouge - qui ressemblait au repas préféré de Sekhmet, le sang - et ainsi Sekhmet mutera en la paisible Bastet2.

Le mythe est lié au culte de Bastet car des rituels propitiatoires étaient pratiqués en début d'année pour apaiser Sekhmet impliquant l'offrande de bière par les prêtres, la population égyptienne et le pharaon3.

En fait, nous trouvons les preuves archéologiques d'offrandes des pharaons à Bastet dans ses principaux centres de culte dans le Delta dès la fin de l'Ancien Empire (2300-2200 av. J.-C.), par exemple les inscriptions dans le « temple Ka » de Pepi I à Tell Basta ou le relief du temple de Ny-wsr-Ra à Saqqara4.

I.Les sanctuaires de Bastet

Les deux principaux centres de culte de Bastet se trouvent dans le Delta (fig. 1), sur les sites actuels de Tell Basta et de Saqqarah: les sanctuaires étaient désignés en hiéroglyphes comme « la maison de Bastet », d'où le terme en grec « Boubasteion » a dérivé plus tard.

Le toponyme égyptien de Tell Basta est « Per-Baset », mais les historiens classiques ont changé le nom en grec « Bubastis », qui est également devenu le nom de Bastet à l'époque gréco-romaine confondant le teonime avec l'ancien toponyme.

Le sanctuaire de Tell Basta est désigné aujourd'hui comme le « Grand Temple de Bastet » ; les structures du temple, que l'on peut voir in situ, sont principalement datés du I millénaire av. J.-C. et consistaient en des grandes salles5 de 30x50 m. avec des piliers et des colonnades, construites par deux pharaons (Osorkon I et II) dont la dynastie est appelée « Bubastite », car ils ont fait de la ville sacrée de la déesse Bastet leur capitale et ils ont élevé cette divinité au rang principal dans le panthéon égyptien6.

La partie principale du sanctuaire (et aussi la plus célèbre en termes de sources) est celle construite sur une surface de 60x70 m., par le pharaon Nectanébo II (358-341 av. J.-C.), qui était particulièrement dévoué à la déesse comme l’indique le titre royal « le fils de Rê, Nectanébo, fils de Bastet, bien-aimé de Bastet, dame de Baset »7.

Sur les décorations des « naoi » ( les petits temples de pierre qui abritaient la statue des divinités) on peut voir des scènes rituelles où le pharaon fait des offrandes à la déesse Bastet, toujours représentée sous la forme d'une lionne8.

Hérodote donne une description qui exprime la magnificence de ce lieu sacré : « Dans cette ville est un temple de Boubastis qui mérite qu'on en parle. On voit d'autres temples plus grands et plus magnifiques; mais il n'y en a point de plus agréable à la vue. Boubastis est la même qu’Artemis parmi les Grecs. Son temple fait une presqu'île, où il n'y a de libre que l'endroit par où l'on entre; deux canaux venant du Nil avancent en effet, sans se mêler l’un à l’autre, jusqu’à l’entrée du sanctuaire, qu’ils enveloppent, celui-ci par ici et celui-là par-là, chacun d’eux large de 100 pieds et ombragé d’arbres. Les propylées ont une hauteur de dix orgyies: ils sont ornés de figures de six coudées, qui méritent qu’on en parle. Le sanctuaire est situé au milieu de la ville; on le voit de toutes parts de haut en bas quand on en fait le tour; car le sol de la ville ayant été exhaussé par des terrassements tandis que le sanctuaire demeurait sans qu’on y touchât tel qu’il avait été établi au début, la vue y plonge. Tout autour court un mur de clôture où des figures sont sculptées. À l’intérieur, un bois planté de très grands arbres environne un vaste temple où est la statue de la déesse ; sur toutes ses faces, en long et en large, le sanctuaire a un stade. En face de l’entrée, une voie dallée de pierre se développe sur une longueur de trois stades environ. Elle traverse la place du marché, allant vers le Levant; sa largeur peut être de quatre plèthres; de part et d’autre de cette voie, des arbres ont poussé qui montent jusqu’au ciel; elle conduit à un sanctuaire d’Hermès. Voilà comment est fait le sanctuaire de Boubastis »9.

Une autre centre de culte important de Bastet est situé dans la partie nord de la nécropole de Saqqara, à la frontière avec le désert, près du temple d'Ounas. Il s'agit d'un temple sui generis par son caractère funéraire et son lien avec les autres nécropoles d'animaux sacrés dans le site de Saqqara (ibis, faucons, vaches, taureau, babouins, etc.).

Aujourd'hui il reste peu de témoignages archéologiques des structures qui formaient ce grand temple en raison de la construction de bâtiments modernes, mais on sait qu'il couvrait une superficie de 9,3 hectares, circonscrite par un « temenos » (une enceinte sacrée) renfermant les lieux de prière, les maisons des prêtres et, bien sûr, une grande nécropole de chats10.

Cette nécropole féline est devenue très connue de la seconde moitié du Ier millénaire jusqu'à l'époque gréco-romaine, quand le culte des « animaux sacrés » a atteint son apogée , en fait, aujourd'hui encore, le nom moderne en arabe du site est Abwab al-Qutat, « La Porte des Chats »11.

II.Bastet, la déesse chatte

L'iconographie de Bastet a connu une évolution importante au cours du Ier millénaire avant notre ère, passant de la lionne à la chatte.

Il faut préciser que le chat n'est pas toujours lié à Bastet (comme on le croit généralement), mais qu'il existe diverses images félines (amulettes, figurine en terre cuite, bijoux12) liées à d'autres divinités comme Hathor13.

Il est également difficile, dans certains cas, de relier l'image du chat à une déesse spécifique, et l'interprétation ne doit jamais être univoque si aucune preuve archéologique ou épigraphique ne confirme le lien avec un culte spécifique.

Cela dit, les célèbres bronzes de chat, que l'on trouve dans les collections des musées du monde entier, commencent à être produits et dédiés en Égypte en tant qu'offrandes votives à Bastet à partir de la Basse Epoque (VII sec. av. J.-C.)14.

Le changement iconographique le plus évident de la déesse est cependant visible dans un autre type d'objet votif, les statuettes en bronze de Bastet (fig. 2), où elle a un corps de femme avec une tête de chat et porte dans ses mains le sistre (un instrument de musique en forme de hochet), l'égide de lion (un large collier de perles surmonté d'une tête de lion avec un disque solaire symbole de protection) et le panier; ces attributs sont liés à d'autres divinités féminines comme Hathor ou Isis15.

Cette nouvelle représentation de Bastet coïncide avec sa nouvelle fonction de protectrice des femmes enceintes et des jeunes enfants, qui s'ajoute à tous les autres aspects théologiques plus anciens ; en effet, Bastet continuera à être représentée sous forme de lion cette représentation « prédominera dans l’iconographie officielle sur les Bastet à tête de chatte »16.

Ainsi, dès la Basse Epoque puis tout au long de l'époque gréco-romaine, de nombreuses statuettes de chat portant une inscription de dédicace à la déesse sont produites dans des ateliers proches des centres de culte de Bastet. Les fidèles se rendent dans les temples pour acheter ces objets votifs et les offrir à la déesse afin de demander sa protection pour les femmes et les enfants dans des moments délicats de la vie17.

Les ex-voto font directement référence à la fonction protectrice de Bastet, représentant souvent la déesse ou une chatte générique dans des attitudes maternelles, par exemple allaitant ses petits ou entourée de chatons18.

À partir du IVe s. av. J.-C., Bastet est devenue l'une des divinités les plus importantes pour la famille royale ptolémaïque19; en effet, un Bubasteion20 a été construit dans la capitale Alexandrie par la reine Bérénice II et son époux Ptolémée III, où de nombreuses offrandes votives ont été dédiées à la déesse : par exemple, des statuettes de chat (plus de 500 retrouvées en pierre et en terre cuite) avec une inscription dédicatoire en grec et des statues d'enfants, un catégorie d’objets votifs dédiés à la protection des enfants dans les temples grecs mais qui étaient tout à fait étrangers à la culture égyptienne21.

Ces offrandes témoignent du fait que la population des Grecs d'Égypte se tournait souvent vers la déesse Bubastis, et que les ateliers grecs en Égypte créaient de nouveaux ex-voto ou réinterprétaient l'image du chat égyptien - la rendant plus dynamique - pour répondre aux goûts des Grecs d'Égypte qui étaient dévoués à un nouveau culte étranger.

Bastet jouissait donc d'une grande popularité dans toute l'Égypte, la fête principale de la déesse est inscrite sur les calendriers égyptiens comme l'une des fêtes nationales les plus importantes et de nombreuses personnes se rendaient à Tell Basta pour cette célébration23.

La description d'Hérodote est encore une fois très évocatrice: « Lorsque les Égyptiens vont aux fêtes de Boubastis, voici comment ils se conduisent: ils s’y rendent par le fleuve, hommes et femmes entassés pêle-mêle et nombreux dans chaque barque. Quelques-unes des femmes ont des crotales qu’elles font résonner, quelques hommes jouent de la flûte pendant tout le trajet; les autres, femmes et hommes, chantent et battent des mains. Arrivés à la hauteur d’une ville, ils poussent la barque au rivage: alors, certaines des femmes continuent à faire ce que j’ai dit, d’autres crient des railleries à l’adresse des femmes de la ville, d’autres dansent, d’autres encore, debout, retroussent leur robe. Voilà ce qu’elles font dans toutes les cités riveraines du fleuve qu’elles traversent. Parvenus à Boubastis, ils fêtent la déesse avec de grands sacrifices, et l’on boit plus de vin de raisin pendant cette solennité que pendant tout le reste de l’année. Il s’y rend, tant hommes que femmes (sans compter les petits enfants), quelque sept cent mille personnes selon les gens du pays »24.

Ces fêtes, appelées « Boubastia »25, étaient centrées sur des rituels de fertilité et se déroulaient avec une procession à Bubastis, le principal centre de culte de la déesse. Elles réunissaient principalement des femmes au comportement lascif, avec une consommation immodérée d'alcool et une grande promiscuité (ce qui était assez courants dans les fêtes égyptiennes).

À l'époque romaine, sont attestées les mêmes fêtes de Bastet desquelles se déroulaient des rituels orgiaques que les auteurs romains décrivent comme des événements très licencieux dans le but de définir les Égyptiens comme des barbares qui ne pensaient qu'à boire, danser, chanter et manger26.

Lors de ces fêtes nationales, de nombreuses offrandes étaient faites à la déesse Bastet avec les ex-voto produites et achetées directement dans le sanctuaire; elles pouvaient également être emportées à la maison pour la protection du foyer dans la vie de tous les jours27. Il s’agit par exemple de figurines en terre cuite représentant des chats assis ou de statuettes en bronze de la chatte couchée allaitant ses chatons (fig. 3), symbolisant la fonction maternelle de Bastet.

On trouve aussi des statuettes en terre cuite ou en bronze de femmes, très souvent nues, offrant des figurines de chat ou tenant sur leurs épaules des images de Bastet, qui pourraient représenter des participantes à ces fêtes ou des prêtresses de la déesse28.

Parmi les différentes offrandes qui pouvaient être faites à Bastet dans le temple, il y avait aussi des momies de chats. Il faut cependant bien faire la distinction entre les momies d'animaux votifs et les animaux dits « sacrés »29, qui ont un rôle spécifique dans la religion égyptienne. Dans les sanctuaires, il y avait des prêtres dont le rôle était d'élever et de soigner les animaux sacrés qui avaient été préalablement sélectionnés dans la nature pour leurs particularités physiques ou élus par la divinité elle-même au cours de rituels oraculaires spéciaux. Des rituels, semblables au couronnement du pharaon, étaient alors accomplis pour élever l'animal au rang de représentation vivante du dieu.

Les animaux vivaient toute leur vie dans le temple, dans un lieu qui leur était dédié, participant aux processions et recevant les offrandes des dévots; enfin, lorsqu'ils mouraient, ils étaient momifiés et déposés dans la nécropole, dans l'enceinte sacrée, au cours d'une cérémonie30.

Par ailleurs, à la Basse Epoque, lorsque le culte de Bastet était à son apogée, les prêtres ont commencé à fabriquer des momies de chat que les fidèles pouvaient acheter et enterrer dans le territoire sacré pour demander une protection maximale de la divinité31.

Des études ont montré que la plupart des momies de chat étaient produites pour les grandes fêtes de Bastet, les prêtres faisaient en sorte de multiplier les naissances de chatons pour ces périodes et tuaient un grand nombre de chats souvent jeunes en leur brisant le cou. Les corps étaient ensuite momifiés sous la forme tubulaire « classique » avec, souvent, des décorations dans l'emballage32.

Il existait donc un véritable commerce de ces momies de chats, en contradiction avec le caractère rituellement sacré de l'animal; les chats utilisés pour ces momies n'étaient pas ceux sélectionnés ou choisis dans les temples, mais probablement d'autres spécimens moins « précieux ».

III.La domestication du chat en Égypte

Le changement dans l'iconographie de Bastet (de lionne à chatte) pourrait coïncider avec la domestication effective du chat dans la société égyptienne.

Les fidèles se reconnaissaient dans un animal, désormais présent dans les foyers égyptiens, au comportement protecteur de la maison, plus que dans une lionne féroce, symbole d'une prérogative théologique « élitaire » des prêtres.

Comme nous l'avons déjà expliqué, Bastet était la manifestation apaisée de Sekhmet et continuera à être représentée sous la forme d'une lionne à l'intérieur des temples en raison de son lien avec les « rituels du Nouvel An »33, mais l'idée d'une déesse chatte était probablement plus facilement comprise par la population égyptienne; de plus, le chat avait biologiquement un lien étroit avec les fonctions de Bastet (protectrice des femmes enceintes, de la fertilité, des enfants) : les chattes ont en effet souvent un grand nombre de chatons et les défendent avec acharnement.

La race de chat la plus répandue en Égypte est le « felis silvestris lybica » (fig. 4), une forme domestiquée du chat sauvage du désert occidental, souvent représenté avec un pelage tigré clair et un caractère docile34. Cette espèce de chat, répandue au Proche-Orient et en Afrique du Nord, est apparentée à d'autres sous-espèces félines telles que le « felis silvestris silvestris », répandu en Europe et plus difficile à approcher35.

La domestication du chat s'est faite progressivement lorsque l'homme a commencé à cultiver des champs et à stocker des céréales : les félins vivaient à l'intérieur des entrepôts et ils se nourrissent des rongeurs. L'analyse des ossements de félins dans les contextes archéologiques nous a permis de comprendre que le processus de domestication passait alors par la capture de chats, qui étaient ensuite isolés des chats sauvages et élevés en captivité afin de conserver les caractéristiques souhaitées par l'homme36.

En 2008, la fouille d'une nécropole pré-dynastique à Hierakonpolis (3800-3600 av. J.-C.), dans le Sud de l'Égypte à 65 km de l'actuelle Luxor, a permis de mettre au jour une série de tombes exceptionnelles appartenant à l'élite de cette ville, considérée comme l'un des plus grands centres urbains de l'époque: la nécropole se compose de tombes de grande taille avec un riche mobilier funéraire, où l'on trouve des animaux et des humains, ensemble ou séparés37.

Les restes de faune trouvés appartiennent à 110 animaux domestiques et 38 animaux sauvages répartis en 10 espèces différentes, parmi eux se trouvaient des chats de l'espèce « felis chaus » - également connue sous le nom de « chat des marais »38 - qui présentaient des signes de « fractures  guéries liés à des coups violents et dans une moindre mesure au fait que les animaux on été immobilisés par des liens »39. Il s'agit peut-être d'une première tentative de domestication du félin dans la sphère domestique. En plus, six squelettes complets de « felis silvestris lybica » ont été trouvés dans une tombe, soigneusement placés dans des fosses profondes; dans ce cas, il s'agissait presque certainement de chats domestiques40.

Dès le Moyen Empire (1980-1700 av. J.-C.) et puis tout au long du Nouvel Empire (1550-1069 av. J.-C.), on trouve dans les tombes des images du chat dans un contexte domestique, souvent représenté sous la table ou sur les jambes de ses propriétaires41 (fig. 6).

Ces scènes témoignent de l'affection de la population égyptienne pour le chat, qui est devenu l'animal domestique par excellence, y compris dans la famille royale : preuve en est, le sarcophage en calcaire que le prince Touthmosis (fils d’Amenhotep III) a fait construire pour son chat Tamit, dont le nom se traduit par « Petit Chat »42.

Le chat fait également l'objet d'une catégorie d'amulettes43 qui sont utilisées en Égypte tout au long de l'époque pharaonique, mais qui sont plus répandues à partir du Nouvel Empire, lorsque le félin devient un animal domestique.

Le félin, probablement de la race « felix silvestris lybica », est représenté le plus souvent dans une posture accroupie ou parfois avec un ventre arrondi, et c'est précisément pour cette raison que l'on suppose que les amulettes étaient utilisées pour la protection des enfants et des femmes enceintes, ou comme amulettes de fécondité44.

Ces deux fonctions étaient liées au rôle divin de Bastet, mais aussi à celui d'autres divinités « nourricières » telles que Hathor et Isis45.

Il est cependant difficile de comprendre si, au Nouvel Empire, les amulettes avaient un caractère religieux (ce qu'elles ont certainement assumé à partir de la Basse Époque, lorsque Bastet est devenue une divinité importante du panthéon égyptien) ou s'il s'agissait simplement de l'image d'un félin domestique répandu dans les foyers égyptiens et auquel la population avait donné une valeur protectrice symbolique.

Le chat est ainsi devenu l'un des principaux animaux domestiques du Nouvel Empire et a souvent remplacé (ou accompagné) les premiers animaux domestiques égyptiens, le singe et le chien, dans les représentations46.

Le chat est également mentionné dans les sources littéraires égyptiennes: le mot hiéroglyphique onomatopéique « miout » (chatte) est utilisé dans des métaphores égyptiennes pour illustrer le caractère inconstant des femmes (fragile et vindicative), précisément car ces caractéristiques renvoient supposément au comportement naturel du félin. Un exemple est le dicton égyptien : « face à un homme qui respire la richesse, sa femme est une chatte. (Mais) face à un homme en difficulté. Sa femme est une panthère »47 .

La « banalisation » des comportements paradoxal des femmes égyptiennes (agressifs et maternels, pacifiques et vindicatifs) s'inscrit dans la dualité mythique de Bastet/Sekhmet: un exemple est la recommandation « Ne te moque pas d’un chat »48.

La fragilité du corps des chats est utilisée pour plaisanter sur l'apparence physique des hommes : par exemple, dans une lettre satirique le scribe Hori se moque d'un collègue en disant « aussi petit qu’un chat et aussi grand qu’un cercopithèque ».

Il n'y a donc pas de lien direct entre la diffusion du culte de la déesse Bastet en Égypte et la domestication du chat, qui a probablement eu lieu dans des temps plus anciens pour des fins fonctionnelles, mais le chat reste l'un des animaux domestiques les plus représentés dans les productions égyptiennes et, dans certains cas, il est associé à diverses divinités de la sphère maternelle.

IV.La vénération du chat en Egypte selon les auteurs classiques

Plusieurs auteurs classiques (grecs et romains) ont écrit sur les pratiques sociales et religieuses égyptiennes, les comparant à leur propre culture, et ont donc souvent donné un avis négatif de cette ancienne civilisation.

Les informations recueillies par les historiographes provenaient principalement de sources indirectes ou de récits oraux d'Égyptiens de la même époque que les auteurs, qui n'étaient pas vraiment au courant des événements anciens.

Hérodote consacre le livre II de « Histoires » à l'Égypte et il y a deux passages en particulier où l'auteur aborde le sujet du chat en tant qu'animal sacré de la déesse Bubastis50, expliquant qu'il a été choisi par les Égyptiens pour son comportement protecteur envers sa progéniture.

Pour décrire la haute considération des Égyptiens pour le chat, il raconte que la population s'afflige quand des chats se jettent sans crainte dans le feu lors des incendies et que, lorsque les chats domestiques meurent de mort naturelle, toute la famille se rase les sourcils en signe de deuil et enterre ensuite l'animal momifié dans le temple de Bubastis.

Il n'y a pas d'explication associée à la religion égyptienne qui pourrait expliquer l’attrait des chats pour les flammes si ce n’est l'idée suivant laquelle Bastet est la manifestation de l'œil de Râ ou de son homologue Sekhmet qui, dans les textes égyptiens, pouvait cracher des flammes51 ; nous ne savons donc pas d'où vient cette affirmation d'Hérodote.

Par contre, seuls les animaux sélectionnés par les prêtres ou choisis par la divinité étaient considérés comme sacrés et donc enterrés avec tous les honneurs dans les temples de Bastet, alors que les chats domestiques étaient de simples animaux qui pouvaient, dans de rares cas, accompagner le défunt dans l'au-delà. Hérodote a donc probablement voulu souligner ici le caractère « primitif » de la religion égyptienne par rapport à la Grèce « civilisée ».

Les auteurs romains tentent également de donner une explication au caractère sacré du chat égyptien, en partant des mêmes prémisses erronées qu'Hérodote: Diodore de Sicile explique que la nature divine du chat égyptien dérive de la correspondance symbolique entre la chasse des animaux dangereux (comme le serpent) par le félin et le combat du dieu Râ dans le royaume des morts contre le serpent Apophi52.

Plutarque associe plutôt le chat à la lune et à la fertilité, car les yeux du félin s'adaptent à la lumière de la lune, il s'accouple la nuit en suivant les cycles lunaires et donne naissance à 27 chatons53.

Ces simples caractéristiques biologiques de la chatte ont conduit à l'assimilation de Bubastis à la déesse égyptienne Isis par les Romains54, dont le culte - lié à la protection de la maternité - était enraciné parmi les « liberti » (esclaves libérés) qui construisaient de nombreux temples dans tout l'Empire et officiaient souvent les rituels en tant que prêtres55.

Les auteurs classiques étaient convaincus que les Égyptiens considéraient tous les chats comme des êtres divins, émanation directe de la déesse Bubastis, et qu'ils se comportaient donc de manière excessive s'il leur arrivait malheur; au contraire - comme nous l'avons décrit plus haut - les chats étaient tués à l'âge de quelques mois pour créer des momies votives qui étaient ensuite achetées par les pèlerins qui venaient au temple lors des fêtes.

L'une des histoires les plus connues est celle de Diodorus Siculus qui raconte qu'un Romain a été mis à mort par la population égyptienne parce qu'il avait tué un chat56. Ou encore Anaxandrides - humoriste du IVe siècle avant J.-C. - plaisante sur l'incompatibilité des Grecs et des Égyptiens dans une conversation hypothétique: « […] Si tu vois un chat souffrir quelque mal, tu pleures, mais moi, c’est avec becaucoup de plaisir que je le tue et l’écorche »57.

Cicéron honore les croyances égyptiennes en disant que:  « […] Eux dont l’esprit est plein d’égarement pervers iraient plutôt au supplice que de porter une main sacrilège sur un ibis, un aspic, un chat… »58.

Conclusions

Dans cet article, nous avons tenté de résumer les principales caractéristiques du culte de la déesse Bastet, tant d'un point de vue théologique et rituel, que plus matériel et votif.

Cependant, de nombreuses questions restent encore en suspens quant à la relation entre le chat et la déesse: quels sont les processus théologiques et politiques qui ont conduit à la transformation de Bastet de déesse lionne en chatte? Pourquoi ce changement n'est-il visible qu'au niveau votif? Comment se fait-il que nous n'ayons de témoignages de ce phénomène religieux que de la Basse Epoque ?

Une analyse attentive des scènes des temples, représentant la déesse Bastet dans des actions rituelles ainsi que des décorations du mobilier sacré, permettrait de mieux comprendre les occasions où la divinité a été représentée sous forme de lion. En outre, les textes accompagnant ces scènes pourraient nous aider à comprendre s'il existe un lien entre les épithètes ou les épiclèses de la déesse et des rituels spécifiques.

Les ateliers égyptiens situés à l'intérieur ou en proximité des temples ont produit des images de Bastet sous la forme d'une chatte qui ne correspondaient pas à la théologie officielle. Les prêtres eux-mêmes ont donc probablement commandé ces objets votifs en fonction de la vision religieuse de la déesse qu'ils voulaient transmettre au peuple: Bastet, la chatte pacifique, qui protège les femmes et les enfants au moment le plus fragile de leur vie.

Ce sont le pharaon et les prêtres qui s'occupaient des grands rituels de protection du monde permettant la perpétuation du prodige divin, car les textes théologiques (aujourd'hui encore considérés comme complexes) inscrits sur les murs des salles les plus intérieures du sanctuaire n'étaient pas connus de la population.

Un Égyptien lambda ne comprenait que partiellement la dualité Sekhmet/Bastet et orientait donc ses offrandes vers un seul « aspect » de la déesse, facile, compréhensible et quotidien, comme une simple chatte protégeant ses chatons.

L’insuffisance de documentation matérielle sur le culte de Bastet pour les périodes les plus anciennes limite considérablement les recherches sur ce sujet. En effet Nous n’avons aucune connaissances des structures plus anciennes des sanctuaires, notamment des grands centres de culte qui pourraient témoigner de développement du culte de la déesse dès le début de l'époque pharaonique.

Autant d’élément qui nous permettraient de comprendre, chronologiquement, le changement iconographique de la déesse et peut-être le relier à la domestication du chat.

Il est certain qu'au cours de la Basse Époque, Bastet a une grande popularité car les dynasties royales de l'époque ont élevé la déesse à un rôle principal dans le panthéon égyptien et ont restauré ses sanctuaires, promouvant ainsi le culte dans toute l'Égypte.

Le chat est devenu en Occident le symbole de la religion égyptienne car le caractère sacré des animaux étant considéré comme l'aspect principal des croyances anciennes.

Les historiographes classiques véhiculent cette vision très erronée qui alimente le stéréotype du « retard » de la culture égyptienne, cependant à l'époque, ils étaient incapables de lire les témoignages directes égyptienne en hiéroglyphe.

La déesse Bastet est exportée dans toute la Méditerranée grâce à la capitale hellénistique Alexandrie, qui diffuse les ex-voto (notamment les bronzes de chat) via les routes commerciales jusqu'à l'Occident romain, où elle devient la patronne de la maternité; une déesse « populaire » qui est vénérée dans les « Iseia » (temple d’Isis) de tout l'Empire.

La chatte sacrée reste l'aspect le plus fascinant du culte de Bastet et, en fait, à partir du milieu du XIXe siècle, lorsque le commerce des antiquités égyptiennes a commencé en Europe, les momies de chat ont été les objets les plus recherchés par des collectionneurs privés59. Même dans l'art de l'époque, des scènes de pseudo-prêtresses égyptiennes faisant des offrandes à des chats (ou à leurs momies) à l'intérieur de temples anciens sont souvent représentées (fig. 7).

Le commerce des momie de chat est raconté, par exemple, par le voyageur britannique W. M. Conway qui a assisté aux fouilles de la nécropole de Beni Hasan: « So men went systematically to work, peeled cat after cat of its wrappings, stripped off the brittle fur, and piled up the bones in black heaps a yard or more high […] The rags and other refuse, it appears, make excellent manure, and donkey loads of them were carried off to the fields to serve that useful, if unromantic, purpose »60.

Les momies de chat n'étaient pas répertoriées par les égyptologues comme des objets archéologiques, mais les meilleures étaient vendues par les Égyptiens aux touristes et les autres étaient exportées vers l'Angleterre61.

Des articles de journaux de l'époque rapportent que 20 tonnes de momies de chat provenant de Beni Hasan sont arrivées à Liverpool en 1890, où la fabrique d'engrais Leventon & Co. avait organisé une première vente aux enchères pour les vendre à des collectionneurs privés ; avec les os de momie de chat restants, ils avaient créé un engrais (le soi-disant « mummy mulch »62) qui avait été vendu lors d'une deuxième vente aux enchères ayant suscité la réprobation du public.

En bref, dans l'Égypte ancienne, les chats étaient des animaux choisis et sélectionnés pour être l'image vivante de la déesse égyptienne Bastet, puis ils ont été profanés par le commerce moderne, et enfin, aujourd'hui, ils font partie de chaque famille et, dans certains cas, sont à nouveau élevés au rang de divinités par le public des réseaux sociaux.

  • 1 Emanuele Casella, « The study of Greco-Roman Period ex-votos: new perspectives on the cult of Bastet/Bubastis in Egypt and in the Mediterranean », A. Bouhafs et al., Proceedings of the Twenty-Second Annual Symposium, Université Paul-Valéry Montpellier 3, 26-30 September 2022, Montpellier, 2023, p. 75‑76.
  • 2 Danielle Inconnu-Bocquillon, Le mythe de la déesse lointaine à Philae , BdE 132, Le Caire, 2001.
  • 3 Jean-Claude Goyon, Le rituel du sḥtp Sḫmt au changement de cycle annuel: d’après les architraves du temple d’Edfou et textes parallèles, du Nouvel Empire à l’époque ptolémaïque et romaine,  BdE 141, Le Caire, 2006.
  • 4 Nora E. Scott, « The Cat of Bastet », BMMA 17 / 1, 1958, p. 3 ; Eva Lange-Athinodorou et Ashraf el-Senussi, « A royal ka-temple and the rise of Old Kingdom Bubastis », EA 53, 2018, p. 22.
  • 5 Je cite une statue colossale de 9 m. de haut de reine Nefertari dédiée à la déesse trouvée dans cette partie du temple qu’il témoigne de l'importance du sanctuaire dès le Nouvel Empire (1300 av. J.-C.). François Leclère, « Les villes de Basse Égypte au Ier millénaire av. J.-C.: analyse archéologique et historique de la topographie urbaine », BdE 144, Le Caire, 2008, p. 369‑371.
  • 6 Daniela Rosenow, « The great temple of Bastet at Bubastis », EA 32, 2008, p. 11‑13.
  • 7 Daniela Rosenow, Das Tempelhaus des Großen Bastet-Tempels in Bubastis, Humboldt-Universität zu Berlin, 2014 ; Neal Spencer et Daniela Rosenow, A Naos of Nekhthorheb from Bubastis: religious iconography and temple building in the 30th dynasty, British Museum Research Publications 156, Londre, 2006, p. 44‑46.
  • 8 Ibid. ; Daniela Rosenow, « The Naos of “Bastet, Lady of the Shrine” from Bubastis », JEA 94, 2008, p. 247‑266.
  • 9 Hérodote, Hist. II, 138 (trad. A. Barguet).
  • 10 Dorothy J. Thompson, Memphis under the Ptolemies, Princeton, 2012, p. 33 ; Sue Davies, Harry Sidney Smith, Kenneth J. Frazer, et al., The sacred animal necropolis at North Saqqara: the archaeological report. The main temple complex, Excavation memoir 75, Londre, 2006, p. 112.
  • 11 Alain-Pierre Zivie et Roger Lichtenberg, « The Cats of the Goddess Bastet », in Salima Ikram, (éd.). Divine creatures: animal mummies in Ancient Egypt, Le Caire, 2005, p. 106‑110.
  • 12 Hedvig Győry, « On the history of feline amulets: a preliminary study of the so-called cat amulets. », in Nadine Guilhou, Antigoni Maniati, (éds.), Liber amicorum - speculum siderum: Nūt Astrophoros. Papers presented to Alicia Maravelia, Oxford, 2016, p. 245‑266.
  • 13 Geraldine Pinch, Votive offerings to Hathor, Oxford, 1993, p. 184‑197.
  • 14 Emanuele Casella, op. cit., 2024, p. 134-135.
  • 15 Emanuele Casella, « The study of Greco-Roman Period ex-votos: new perspectives on the cult of Bastet/Bubastis in Egypt and in the Mediterranean », A. Bouhafs et al., Proceedings of the Twenty-Second Annual Symposium, Université Paul-Valéry Montpellier 3, 26-30 September 2022, Montpellier, 2023, p. 76-78.
  • 16 Pascal Vernus et Jean Yoyotte, Bestiaire des pharaons, Paris, 2005, p. 526.
  • 17 Emanuele Casella, « Les ex-voto à Bastet/Bubastis en période ptolémaïque et romaine », in Ola El-Aguizy et Burt Kasparian (éds.), Proceedings of the Twelfth International Congress of Egyptologists, 3rd - 8th November 2019 Cairo, vol. 71, BiGen 71, Cairo, 2023.
  • 18 Pascal Vernus et Jean Yoyotte, Bestiaire des pharaons, Paris, 2005, p. 530.
  • 19 Emanuele Casella, op. cit., 2024 p. 137.
  • 20 Mot grec désignant un temple de Bastet; il dérive de la grécisation du nom de la déesse de Bastet en Bubastis, comme nous l'avons expliqué dans le chapitre précédent. 
  • 21 Ibid., p. 138‑140
  • 22=Emanuele Casella, op. cit., 2023, p.79-81.
  • 23 Ian Rutherford, « Down-Stream to the Cat-Goddess: Herodotus on Egyptian Pilgrimage », in Jaś Elsner, Ian Rutherford, (éds.), Pilgrimage in graeco-roman and early Christian antiquity: seeing the gods, Oxford, 2007, p. 131‑150.
  • 24 Hérodote, Hist. II, 60 (trad. A. Barguet).
  • 25 En hiéroglyphes, elle portait un nom pluriel car elle avait lieu deux fois par an.
  • 26 Ross Thomas, « Naukratis: Egyptian Late Period figures in terracotta and limestone », in Alexandra Villing, Marianne Bergeron, Giorgos Bourogiannis, Alan Johnston, François Leclère, Aurelia Masson-Berghoff, Ross Thomas, (éds.), Villing, A., Bergeron, M., Bourogiannia, G., Johnston, A., Leclère, F.,Masson, A., Thomas, Naukratis: Greeks in Egypt, British Museum Online Research Catalogue, Londre, 2015, p. 63, note 676.
  • 27 Céline Boutantin, Terres cuites et culte domestique: Bestiaire de l’Égypte gréco-romaine, Religions in the Graeco-Roman world 179, Leida, p. 91‑95, 132‑143.
  • 28 Ibid., p. 406; Katja Weiß, Ägyptische Tier- und Götterbronzen aus Unterägypten: Untersuchungen zu Typus, Ikonographie und Funktion sowie der Bedeutung innerhalb der Kulturkontakte zu Griechenland, ÄAT 81, Wiesbaden, Harrassowitz, 2012, p. 329‑330 ; Jeanne Bulté et Jean Yoyotte, Talismans égyptiens d’heureuse maternité: « Faïence » bleu vert à pois foncés, Paris, 1991, p. 84‑85, 117‑118.
  • 29 Salima Ikram, Divine creatures: animal mummies in Ancient Egypt, Le Caire, 2005 ; Alain Charron, « Les bronzes «reliquaires» d’animaux à la Basse Époque », in Christiane Zivie-Coche, Ivan Guermeur, (éds.) « Parcourir l’éternité ». Hommages à Jean Yoyotte, vol. 1, (éds.), Christiane Zivie-Coche et Ivan Guermeur, Bibliothèque de l’Ecole des Hautes Etudes, Sciences Religieuses  156, Turnhout, 2012, p. 281‑304.
  • 30 Romain Ferreres, « The One She-Cat of Pakhet: Towards a New Type of Animal Cult? », A. Bouhafs et al.,  Proceedings of the Twenty-Second Annual Symposium, Université Paul-Valéry Montpellier 3, 26-30 September 2022, CENiM 36, Montpellier, 2023, p. 190-192.
  • 31 Salima Ikram, « Belief Incarnate: Sacred Animals and Votive Offerings in the Temple Context », in Paola Giovetti, Daniela Picchi, (éds.), Egypt: Millenary splendour : the Leiden collection in Bologna, Milan, 2016, p. 405‑411 ; Salima Ikram, op. cit., 2005, p. 106‑117.
  • 32 A. Charron, « Massacres d’animaux à la Basse Époque », Revue d’Égyptologie vol. 41, 1990, p. 209‑213 ; Alain Charron et Léonard Ginsburg, « Les momies de chats », in Luc Delvaux, Eugène Warmenbol, (éds.), Les Divins chats d’Egypte: un air subtil : un dangereux parfum, Leuven, 1991, p. 135‑144.
  • 33 Jean-Claude Goyon, op. cit., 2006.
  • 34 Isabelle Régen, « Le chat égyptien, sauvage et domestique », Égypte, Afrique & Orient 76, 2014, p. 9.
  • 35 Wim Van Neer, « La domesicaion du chat », in Claire Bellier, Laureline Cattelain, Pierre Cattelain, (éds.), Chiens et Chats dans la Préhistoire et l’Aniquité, Guides archéologiques du Malgré-Tout, Treignes, 2015, p. 27.
  • 36 Ibid., p. 28.
  • 37 Ibid. p. 29-30.
  • 38 Isabelle Régen, op. cit., 2014, p. 10-11.
  • 39 Wim Van Neer, op. cit., 2015, p. 30.
  • 40 Ibid., p. 31-32.
  • 41 Isabelle Régen, op.cit., 2014, p. 16.
  • 42 Isabelle Régen, op. cit., 2014, p. 17.
  • 43 Hedvig Győry, « On the history of feline amulets: a preliminary study of the so-called cat amulets. », in Nadine Guilhou, Antigoni Maniati, (éds.), Liber amicorum - speculum siderum: Nūt Astrophoros. Papers presented to Alicia Maravelia, Oxford, 2016, p. 245‑266.
  • 44 Ibid., p. 246-250.
  • 45 Ibid., p. 262-264.
  • 46 Eugène Warmenbol, « Pet Sematary Le chien et le chat en Égypte pharaonique : à la vie, à la mort », in Claire Bellier, Laureline Cattelain, Pierre Cattelain, (éds.)., Chiens et chats dans la Préhistoire et l’Antiquité, 2015, p. 34‑36.
  • 47 Isabelle Régen, op. cit., 2023, p. 18.
  • 48 Ibid.
  • 50 49=Ibid. Hérodote, Hist. II, 66-67 (trad. A. Barguet).
  • 51 Eva Lange-Athinodorou, op. cit., 2016, p. 303‑308.
  • 52 Jan Quaegebeur, « Le culte de Boubastis-Bastet en Egypte gréco-romaine », in Luc Delvaux, Eugène Warmenbol, (éds.), Les Divins chats d’Egypte: un air subtil : un dangereux parfum, éds. Leuven, 1991, p. 119.
  • 53 Ibid., p. 120.
  • 54 Diana Delia, « Isis, or the Moon », in Willy Clarysse, Antoon Schoors, Harco Willems, (éds.), Egyptian Religion : the last thousand years : studies dedicated to the memory of Jan Quaegebeur, vol. 1, OLA  84, Leuven, 1998, p. 539‑550 ; Jean Leclant, « Diana Nemorensis, Isis et Bubastis. », in Alan B. Lloyd, (éd.), Studies in pharaonic religion and society in honour of J. Gwyn Griffiths, Londre, 1992, p. 251‑257.
  • 55 Laurent Bricault, « Les prêtres isiaques du monde romain. », in Robert Turcan, Richard Veymiers, Valentino Gasparini, Vinciane Pirenne-Delforge, (éds.), Individuals and materials in the Greco-Roman cults of Isis: agents, images, and practices. Proceedings of the VIth International Conference of Isis Studies (Erfurt, May 6-8, 2013 - Liège, September 23-24, 2013), vol. 1, Leida, Boston, 2018. p. 155‑197.
  • 56 Jan Quaegebeur, op. cit., 1991, p.119. le même épisode a été repris plus tard par Cicéron.
  • 57 Anaxandride, apud Athénée, VII, 55.
  • 58 Cicéron, Tuscul. Disp., V, 28.
  • 59 Tessa Baber, « Early Travellers and the Animal ‘Mummy Pits’ of Egypt: Exploration and Exploitation of the Animal Catacombs in the Early Age of Travel », in Stéphanie Porcier, Salima Ikram, Stéphane Pasquali, (éds.), Creatures of earth, water, and sky essays on animals in Ancient Egypt and Nubia. Essays on animals in Ancient Egypt and Nubia, Leida, 2019, p. 67‑86.
  • 60 Tessa Baber, op. cit., p. 76.
  • 61 Tessa Baber, op. cit., p. 78.
  • 62 Tessa Baber, op. cit., p. 79, figure 8.
 

RSDA 1-2024

Dernières revues

Titre / Dossier thématique
Le chat
Une seule violence
Le soin
Les frontières de l’animalité
Le lapin